lundi 30 janvier 2012

Sekigahara?


Sorti l'année dernière chez GMT Games, Sekigahara: the Unification of Japan fait parti de ces jeux dont je me méfie mais qui m'attirent forcément. Resté très longtemps en précommande chez l'éditeur (plusieurs années il me semble), je m'interroge toujours un peu sur ce genre de jeux qui ont du mal à exister. De plus je ne suis toujours pas fan de jeux à blocs mais comme là on sort des habituels blocs à la Columbia et que le thème m'attire quand même beaucoup j'ai sauté le pas et me le suis procuré. 
Le matériel est de toute beauté: la carte montée très sobre, les blocs en longueur très orignaux, les cartes simples mais réussies (bon, seule la boîte me repousse carrément... mais je ne vais pas revenir sur mon opinion quant au travail de Rodger MacGowan ces derniers temps...). La lecture des règles laisse une sensation d'un jeu très simple dans ses mécanismes bien que fort original. Ça a l'air très abstrait mais ça ne me dérange pas outre mesure, il faut maintenant essayer! C'est chose faite le week-end dernier pendant mon incursion à la Nantaise de Simulation (Big up les gars!).

La lecture des règles avec mon adversaire aura pris une poignée de minutes (disons une quinzaine) avant de pouvoir commencer à jouer. Un très bon point, et les aides de jeu, bien synthétiques, contiennent à priori tout ce qu'il faut savoir.

Immédiatement un constat s'impose: la manipulation des blocs est vraiment malaisée. Ils s'empilent mal et surtout la carte aurait dû être travaillée afin de toujours pouvoir savoir dans quelle ville se trouve les blocs. Je pense qu'une carte à zones ce serait mieux prêtée à l'exercice, ne laissant pas de doute à savoir où sont quels blocs, surtout lorsqu'on se retrouve avec 10 blocs dans un lieu attaqués par autant. Un vrai foutoir :)

Après deux tours on s'aperçoit que le clan Tokugawa semble bien plus puissant que son adversaire, coupant la carte en deux et ne laissant finalement que l'ouest au pauvre Ishida. Point fort de Tokugawa: des renforts qui arrivent bien réparties sur la carte, là où Ishida doit se contenter de masser ses troupes fraiches à l'ouest. Le système de combat est original mais relève de la pure mécanique ludique: on peut avoir 10 blocs et ne pas pouvoir en assigner un seul si les cartes en main ne sont pas favorables! Les mouvements sont extrêmement limités et les choix stratégiques avec. Nous nous sommes arrêtés à la fin du tour 4 (sur 7), après une nouvelle sévère défaite au combat d'Ishida, ne laissant pas de doute sur l'issue de la partie (et, il faut l'avouer, sur l'intérêt que nous y portions).

En conclusion, je pense que Sekigahara s'adresse à un public de joueurs plutôt orientés jeux de plateaux aimant les belles mécaniques simples et fluides et voulant se diriger vers des jeux à visée stratégique avec un fond historique. Personnellement je n'ai pas accroché (mon adversaire non plus), ce qui n'en fait pas pour autant un mauvais jeu, mais je n'aime pas son côté trop abstrait, froid, très mécanique et surtout finalement complètement détaché de son sujet: on pourrait à mon avis utiliser ce système plaqué sur n'importe quel thème. A noter les doutes quant à la rejouabilité puisque le placement initial conditionne pleinement les choix stratégiques. Finalement, je préfère de très loin des jeux comme Maria et Friedrich qui ont pourtant les mêmes atouts: règles simples, combats à base de cartes très originaux et pas de dés. Ces derniers ont l'avantage d'être de vrais jeux de déplacements et très stratégiques.

Arnaud


jeudi 26 janvier 2012

L ost B attles, premières impressions


C'est fait, j'ai pu tester cet après-midi Lost Battles de 5th Column.

Mon sentiment me direz-vous ? Ambivalent. En voici les motifs, sous rappel qu'il s'agit de premières impressions destinées à évoluer :

1. Les règles sont finalement assez simples. Leur rédaction laisse cependant à désirer, le style étant beaucoup trop ampoulé à mon goût. Pour un esprit de synthèse global, l'absence de glossaire fait défaut.

2. Les tuiles géomorphiques sont pratiques. Par contre, la présentation générale des composantes est un peu terne. Pour un aperçu du matériel, je vous renvoie à l'article d'Arnaud ici.

3. Le système m'a paru assez rigide. Je ne doute pas qu'il s'agit d'une remarquable modélisation des combats antiques ; c'est bien plutôt l'aspect "jeu" qui m'a pour l'heure échappé. Prenons une tuile sur laquelle figure 2 éléphants, 2 phalanges et 1 unité légère. Quel est mon intérêt à ne pas avancer toutes ces unités au combat ? Je n'ai pas encore résolu la question dont la réponse m'échappe en terme de jeu. L'impression qui se dégage est la suivante : la seule option véritable est celle d'attaquer ou d'avancer. Manoeuvrer paraît mal aisé, le placement initial invitant à un choc frontal rapide. Finalement, on joue dans les intervalles de tempo et tout n'est qu'une question de timing. Réducteur, je me plais à l'espérer.

4. Les unités me paraissent très semblables de l'une à l'autre. Pour infliger un dommage, il faut en effet faire 8 ou 9 en lançant 2d6 avec certains modificateurs qui se situent souvent entre +1 et +3. Du coup, l'impression de toujours jouer sur le même ratio domine. A titre exemplatif, je n'ai pas ressenti la même diversité physique que sur un Great Battles of History, dans lequel on comprend mieux ce qu'un éléphant en colère signifie.

Il ne s'agit nullement de critiques négatives, simplement d'une première impression et de constats, ce d'autant plus que nous avons dû faire quelques erreurs de règles. Je vais continuer à jouer à Lost Battles car j'ai envie de comprendre et d'explorer plus avant les facettes de ce jeu dont, à première vue, l'aspect modélisation prime sur l'aspect ludique. 

Justin

lundi 23 janvier 2012

De Sertorius à Spartacus (CR, part. 2)


Suite du compte rendu débuté ici. N'oubliez pas de cliquer sur les images pour les agrandir.

TOUR 3
Partie A [Domi/ Républicain vs Justin/ Sertorien]
En tant que Sertorien, je bénéficie d'une excellente main (image ci-dessous).
Dans un premier temps, Hirtuleius et Sertorius achèvent le siège de New Carthage. Ensuite, j'envoie Hirtuleius au centre de l'Espagne pour faire face aux troupes républicaines et tenter de contrôler Western Celtiberia. Il va se casser les dents sur de solides romains à la suite d'un combat pourtant apparemment équilibré. Quant à Sertorius, je le fais monter en Gaule. Malgré une main relativement faible, mon adversaire limite fortement la casse. A la fin du tour 3, stabilité de +27 (ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative).
  
Partie B [Justin/ Républicain vs Domi/ Sertorien]
En tant que Républicain, ce tour est assez tranquille. Les troupes romaines sont solidement établies à Gades qui pourra me servir de point d'ancrage pour un retour en force en terre espagnole. Certes, Hirtuleius et Sertorius s'approchent de la Gaule. Ils ne sont cependant pas encore suffisamment menaçants et mon adversaire devra également défendre en Espagne. A la fin du tour 3, stabilité de +18 (ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative).

Puis arrive l'interphase durant laquelle j'ai le malheur de piocher Lepidus le Félon. Et là, les choses vont se compliquer sérieusement : Lepidus et Brutus disposent à eux deux de 32 points de légions en Etrurie (ci-dessous, arrivée de Lepidus). Bonjour les ennuis.

TOUR 4
Partie A [Domi/ Républicain vs Justin/ Sertorien]
En tant que Sertorien, la position de mes troupes en Gaule inquiète Rome qui envoie en réaction une importante armée à l'encontre de Sertorius. Pendant ce temps je garde l'initiative au centre de l'Espagne où Hirtuleius, qui a reformé une armée, harcèle le proconsul Vatia (ci-dessous, aperçu des zones de rencontre entre les armées).

Au coeur de la bataille, Hirtuleius meurt. A la fin du tour, Rome parvient à maintenir sa force au centre de l'Espagne mais doit toujours faire face à la présence de Sertorius à Narbo ainsi que d'un déficit en troupes fraîches (ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative). Au niveau de la stabilité, Rome se maintient bien avec plus de 20.

Partie B [Justin/ Républicain vs Domi/ Sertorien]
En tant que Républicain, je n'ai d'autre choix, devant la menace, que de faire intervenir Pompée et de l'envoyer contrer Lepidus (ci-dessous).

Lors d'une bataille près d'Arretium, il trouve la mort (double 1, suivi d'un 1); Pompée ne sera jamais Grand. Il faut venger cet affront. Ainsi, le consul de Rome part défaire Lepidus : l'Etrurie est sauvée et Pompée vengé ! En contrepartie, l'Espagne est définitivement acquise aux forces de Sertorius. J'ai dû en effet y faire revenir mes forces pour surveiller Rome. Même si la menace est écartée, la mort de Pompée va certainement peser lourd dans la balance. Le niveau de stabilité a naturellement chuté aux alentours de 10 (ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative).

La suite prochainement.

Justin

mercredi 18 janvier 2012

No Retreat! : Premiers pas


Ça fait un petit moment que je possède No Retreat! The Russian Front de GMT Games, édition luxueuse du No Retreat! de Victory Point Games. Trois raisons pour lesquelles je ne m'y était pas encore intéressé au point de m'y mettre: d'abord le sujet, je ne suis toujours pas un grand fan de la seconde guerre mondiale (même si cela ne me désintéresse pas totalement non plus), ensuite le jeu a fait un peu trop de bruit pour moi à sa sortie, drainant tout un tas de commentaires à la limite du dithyrambique et ça ça a tendance à m'arrêter (faut pas chercher des fois!) et enfin car je sais que les règles ont souffert de nombreux errata et que je préfère toujours attendre pour me coller sur un jeu qui souffre d'écueils de règles. 

Bref, j'ai eu le temps de prendre du recul et surtout les règles d'octobre 2011 semblent être suffisamment abouties pour me donner envie de les ouvrir. Leur lecture est très agréable et quelques concepts novateurs viennent se glisser dans un système de jeu très classiques pour de bons vieux wargamers. Évidemment le principe des "counterblows" est vraiment très bien trouvé: chaque camp possède donc 5 pions pour déclarer les hex attaqués pendant sa phase active et le joueur inactif peut alors défausser une carte afin de poser un "counterblow" sur un des hex occupés par ses unités afin de réduire les attaques prévues. Novateur à mon sens.

Sans être un "card-driven" comme on l'entend classiquement aujourd'hui, No Retreat! est vraiment un jeu faisant la part belle à la gestion de la main de cartes. Ceci reste vraiment un aspect capital du jeu.

Nous avons donc dégrossi les règles hier soir avec l'ami Olivier sur les deux premiers tours du scénario Barbarossa et on peut le dire, nous avons été conquis. Le jeu est simple, se joue vite (enfin surement un peu moins quand on joue la campagne et ses 28 tours), à la fois classique dans sa structure et innovant sur quelques mécanismes, cette découverte que j'ai trouvé rafraichissante nous a donné envie de tâter de la chose un peu plus longuement!

Et évidemment un matériel très agréable: gros pions et carte monté au rendez-vous!

Résultat de notre apprentissage à la fin du 2e tour: Moscou tremble devant l'invasion allemande mais est prête à vendre chèrement sa peau!

Arnaud

lundi 16 janvier 2012

Spartacus (Compass Games), l'aide de jeu


Voici une petite aide de jeu pour l'excellent Spartacus de Compass Games. Le but de cette aide est de présenter la séquence de jeu et ses impactes sur l'échelle de crise. On la trouve ici. N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires et remarques.

Justin




dimanche 15 janvier 2012

SAMOURAI, Armure du Guerrier


De retour de nouveau d'un séjour parisien dédié en partie à la visite de musées. Cette fois le déplacement visait à ne pas manquer l'exposition temporaire SAMOURAÏ, Armure du guerrier, proposée par le musée du quai Branly. Les pièces présentées étaient toutes d'une qualité inouïe et j'en suis ressorti complètement ébahi et ravi. Le thème est bel et bien l'armure, on pourrait donc regretter le peu d'armes présentées mais il est vrai que ce n’était pas le but. Je vous propose donc de m'accompagner pour voir un échantillon (car le nombre de pièces est impressionnant!). Avant même d'aller plus loin je tiens à m'excuser pour la qualité des photos: je suis un piètre photographe piètrement équipé et le quai Branly est un endroit très sombre et les vitres très réfléchissantes! Vous pouvez toujours cliquer pour voir en plus grand.

Les deux gardiens de l'entrée du musée, ça donne bien le ton!
Première armure complète à l'entrée de l'exposition (désolé pour les différences de couleurs)

Et maintenant un petit florilège des très nombreux casques présentés dans cette collection:

 

 



 
 Celui-ci est la pièce finale de la collection, une véritable merveille!!!

 Quelques masques

 
 Ca c'est sûr, ça leur faisait de belles jambes :)

Même les selles sont des chefs d’œuvre!

 J'ignorais complètement que même les chevaux avaient droit à leurs masques!



 Notre dernier hôte tout de bleu vêtu et en détail...

Voilà donc un petit tour en photos. Cette exposition qui se termine très bientôt DOIT être vue, croyez-moi! Il vous reste quelques jours, donc si vous le pouvez, allez-y!
MA-GNI-FI-QUE!!!

Arnaud


jeudi 12 janvier 2012

Pas de quartier!


Trente ans. Et même maintenant un peu plus de trente ans que le jeu Cry Havoc sortait sur les étals. Bon j'étais encore un peu jeune pour que ça me fasse chaud ou froid à l'époque mais une poignée d'années plus tard j'allais découvrir cette perle et toute la série qui allait en découler. Et quelle série! Du siège, des châteaux, des croisades et même des samurais, des Vikings et de la heroic fantasy! Alors en trente ans il s'en est passé des choses et il en est sorti des quantités de jeux. Alors pourquoi en ce début 2012 se voit-on ressortir sa bonne vieille boite de Cry Havoc pour une partie en couple (Bon ok déjà parce que c'est une partie en couple! :))? Mais aussi car, je pense, rien sur le marché du jeu n'est venu remplacé ce jeu en trois décennies. Des règles simples, un jeu entièrement en français, une communauté toujours active (merci au passage à www.cryhavocfan.org qui continue à faire vivre la série de bien belle façon!), un matériel certes un peu daté mais toujours de qualité (quel autre jeu peut se targuer d'une telle qualité de cartes?), une échelle (le subtactique) sous-représentée et surtout un très gros fun à jouer. En utilisant les règles de base, comme je le fais pour jouer avec des "non-initiés", la partie démarre vite et tant mieux! Je sens d'ailleurs qu'il suffirait de bien peu de choses pour pouvoir commencer à introduire des éléments de règles avancées.

 En route pour le 3e scénario de la boite de base: Le dernier carré... le set-up, moment crucial!

 Après quelques tours

 Ca bastonne dur!

 Ca ne rigole pas tout le temps! L'assaut est rude, il faut être partout :)

Voilà donc une excellente soirée, malgré une bonne défaite de votre serviteur (non je n'ai pas laissé gagner madame... qui est une professionnelle de la flèche dans l’œil!). Gageons que nous y retournerons car c'est finalement le jeu qui ressort le plus souvent lorsque l'on veut se mettre des coups de masses dans la figure (dans la joie et la bonne humeur!).

Arnaud




samedi 7 janvier 2012

Bienvenue aux Jeux du Griffon!


Le dynamisme du wargame en France ne cesse de prouver toute sa vigueur ! C’est donc avec un immense plaisir que nous avons appris la création d’un nouvel éditeur, Les Jeux du Griffon. Du coup je me dis que tiens ça serait assez sympathique d’interroger l’instigateur de cette belle initiative. Voilà donc une première interview dans les pages de dimicatio, celle d’un passionné très actif.


Dimicatio : Bonjour Erwan, merci de bien vouloir participer à ce petit échange entre dimicatio et les Jeux du Griffon. Et pour commencer, peux-tu te présenter, nous dire d’où tu viens?
LJdG : Donc je me présente, Erwan GRIFFON, j'ai 42 ans. J'ai commencé en 1979 par les jeux de rôle, une traduction pirate de Donjons & Dragons qu'un cousin m'avait offert. Cette année-là j'ai également découvert une boîte d'Iliad (International Team) sur une étagère de ma boutique de jouets préférées. Ce fut le coup de foudre. Depuis je n'ai jamais arrêté de jouer aux jeux de société, jeux de rôle et jeux de guerre. (Je prends un grand coup de vieux à me replonger dans ces souvenirs !!). J'ai traduit plusieurs jeux de rôle dans les années 90 pour Hexagonal et Oriflam avant de travailler pour Tilsit de 2001 à 2003 en tant que directeur de collection adjoint. Par la suite j'ai travaillé à Sortilèges à Nantes, puis j'ai fondé la boutique Abayak avec plusieurs associés. Aujourd'hui je travaille toujours dans une boutique, La Cage aux Trolls à Brest et j'ai monté ma propre société, Les Jeux du Griffon.

Dimicatio : D'où vient l'idée de créer Les Jeux du Griffon? Peux-tu présenter la structure?
LJdG : J'ai toujours voulu partager ma passion des jeux de guerre, comme j'ai pu le faire à Abayak en organisant des soirées "Wargames". Depuis quelques années le "wargame" revient en force avec des jeux plus accessibles en temps et en investissement (Combat Commander, Conflict of Heroes, Command & Colors, etc). Puis j'ai découvert les jeux Victory Point Games et l'idée de les éditer en français a commencée à germer dans mon esprit. J'ai pris contact avec Joshua Gottesman et Alan Emrich voici plus d'un an. La structure (pour le moment) est celle d'un autoentrepreneur, j'espère changer de statut assez rapidement si le succès est au rendez-vous.

Dimicatio : Et quels seront donc les premiers jeux qui seront édités et dans quel(s) format(s) ?
LJdG : Les neuf premiers jeux sont les suivants : Empires in America, Levée en Masse, Forlorn Hope, Dresden 20, Leipzig 20, No Retreat 2, Market-Garden: Arnhem, The Barbarossa Campaign et Dawn of The Zeds. La forme sera très proche des jeux VPG dans un premier temps, si ce n'est que j'ai opté pour un format "boîte" plutôt qu'un ziplock. Les derniers erratas seront également intégrés.

Dimicatio : Superbe nouvelle pour ces éditions françaises des jeux VPG! Les joueurs (même les wargamers!) sont aujourd'hui très soucieux de la qualité du matériel, qui n'est pas la force de cet éditeur américain. Penses-tu améliorer la qualité des composants?
LJdG : Je vais améliorer les composants des jeux, changer des dessins, revoir les couleurs, proposer une boite, mais cela restera "artisanal' dans un premier temps.

Dimicatio : Nous avons vu, en un temps très court, une véritable explosion des éditeurs hexagonaux, soit par magazines comme Battles Mag, Vae Victis et même Champs de Bataille, soit carrément au format professionnel qu’adope aujourd'hui Hexasim et Nuts! Publishing. Que penses-tu de cet élan? Et comment positionnes-tu les Jeux du Griffon dans ce paysage?
LJdG : Je suis très heureux du renouveau français des éditeurs de wargames et je suis certain que notre loisir peut s'ouvrir à de nombreux nouveaux joueurs. Les Jeux du Griffon visent autant les "wargameurs" que les néophytes et les amateurs de jeux de plateau. Mes jeux n'auront sans doute pas la qualité des jeux publiés par Hexasim et Nuts! Publishing, mais je suis sûr qu'ils intégreront rapidement les ludothèques de nombreux joueurs.

Dimicatio : Le Jeux du Griffon restera-t-il un éditeur de wargame ou es-tu ouvert à d'autres formats de jeux?
LJdG : Dans un premier temps je vais éditer une bonne partie du catalogue VPG mais j'ai d'autres projets pour la suite et plusieurs personnes m'ont déjà fait part de leur envie de me proposer des jeux. Je serais ouvert à toute proposition.

Dimicatio : Quand penses-tu sortir ton premier jeu et à quelle fréquence les autres suivront?
LJdG : Je ne préfère pas donner de date précise pour la sortie, mais ce sera avant juin 2012.
Le rythme de sortie sera de deux ou trois jeux par mois.

Dimicatio : Comment seront distribués tes jeux?
LJdG : Les jeux seront distribués par le biais de mon site internet ainsi que dans certaines boutiques (liste encore non définie).

Dimicatio : Mille mercis Erwan d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions et on espère donc avoir des nouvelles des Jeux du Griffon très vite !
LJdG : Merci encore à toi de m'accorder cette interview et une place sur ton blog.

Arnaud


jeudi 5 janvier 2012

De Sertorius à Spartacus (CR, part.I)


Spartacus (Compass Games) est un jeu retraçant la crise subie par la République romaine de 80 à 71 av. J.-C. dans ses guerres contre Sertorius, Mithridate et Spartacus.

L'objectif de ce compte rendu est de comparer deux parties jouées par correspondance et en simultanée contre mon adversaire Domi. Dans la partie A, Domi commande au Républicain et moi au Sertorien; dans la partie B, l'inverse.

Mise en place

La mise en place de la campagne est imposée (image ci-dessous; vous pouvez toutes les agrandir en cliquant dessus). Sulla dirige à Rome. Sertorius est confortablement installé en Lusitania (on reprendra les noms tels que figurant dans le jeu). Le niveau de stabilité commence à +25.


TOUR 1
Partie A [Domi/ Républicain vs Justin/ Sertorien]
En tant que Sertorien, je choisis de contrôler en priorité le centre de l'Espagne et de commencer à m'attaquer aux forces romaines au Sud dans le but de contrôler la province de Further Spain. A la fin du tour, Sulla quitte le jeu.
[Ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative]

Partie B [Justin/ Républicain vs Domi/ Sertorien]
En tant que Républicain, mon but est de contrôler la côte espagnole pour faire venir des renforts navals depuis l'Italie, j'abandonne donc le centre de l'Espagne au Sertorien. Sulla quitte également le jeu à la fin du tour.
[Ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative]

TOUR 2
Partie A [Domi/ Républicain vs Justin/ Sertorien]
En tant que Sertorien, je suis parvenu à éliminer les forces romaines au sud de l'Espagne. A la fin du tour, je peux assiéger New Carthage. Mon but est de pousser vers le Nord pour contrôler les ports. Le Républicain concentre quant à lui son armée d'Espagne au centre (cercle rouge).
[Ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative]

Partie B [Justin/ Républicain vs Domi/ Sertorien]
En tant que Républicain, je suis parvenu à maintenir les ports ouverts (ligne rouge), visant ainsi un objectif à long terme. Par contre, le Sertorien est bien établi au centre de l'Espagne et mon armée la plus au nord fait directement face à Sertorius qui peut être menaçant.
 [Ci-dessous, situation après le jeu de toutes les cartes, avant la phase administrative]

A la fin des deux premiers tours, on constate que le Sertorien, sur sol espagnol, possède un avantage dans les deux parties. Cependant, nous jouons là le prologue et les niveaux de stabilité se maintiennent aux alentours de +25, ce qui ne met pas encore en danger réel le Républicain. Les choses sérieuses débuteront vraisemblablement avec l'entrée en jeu du front d'Asie Mineur et l'arrivée de Spartacus.

La suite prochainement...

Justin

lundi 2 janvier 2012

The Conquerors de Berg chez Excalibre Games


Pour bien commencer l’année rien de tel que de parler d’un jeu avec Alexandre le Grand dedans (ah j’ai aussi fini l’année sur le même sujet ?... Damned je suis découvert :) ).
Il s’agit donc de The Conquerors, réédition du jeu du même titre de 1977 édité à l’époque par SPI. C’est encore Richard H. Berg qui est au commande: décidément quand on veut jouer antique, on termine souvent entre ses mains. A la base je ne m’étais pas passionné pour cette réédition pour plusieurs raisons : le jeu n’a semble-t-il pas marqué son époque, Richard H. Berg n’est pas toujours un champion de la rédaction de règles et Excalibre Games se traine une réputation des plus désagréables, ce jeu ayant même attiré les foudres de certains acheteurs qui se sont retrouvés avec au mieux la moitié du matériel dans la boîte, sans espoir de se le voir expédier par un éditeur au SAV ultra light. Si on ajoute à cela le fait que cette réédition a mis des années à sortir, en témoignent les planches de pions labellisées 2009 et les livrets de règles 2007 (!) et son prix que je trouve vraiment trop élevé, autant dire que je n’étais à priori pas pressé.
Bref, si une annonce sur Strategikon ne m’avait pas poussé (!) à l’achat compulsif je n’aurais probablement jamais craqué pour ce jeu.

Première bonne nouvelle me concernant : la boite semble contenir tout le matériel ! Et il y a de quoi faire : 1200 pions, 2 gros livrets de règles sur papier glacé, 2 grandes cartes et moultes aides de jeu. Tout est par deux dans ce jeu car en fait il s’agit de 2 jeux : The Macedonians qui porte sur les conquêtes d’Alexandre en Asie et The Romans sur la Seconde Guerre Macédonienne et la Guerre de Syrie. Pour ma part, monomanie oblige, je ne me suis dans un premier temps intéressé qu’à la partie macédonienne.

Le matos de The Macédonians

 
Le matos de The Romans
A noter que le module pour les batailles au niveau tactique aurait dû contenir la partie pour les Macédoniens sur son verso mais qu'il n'en est rien, l'éditeur a dû l'oublier!!!

 
 Toutes les planches de pions

       
 Je vous invite à cliquer sur les photos pour admirer en gros plan le splendide travail d'infographie de l'éditeur! C'est pas beau ça?

       
 Allé je vous en offre encore une tranche!
Bon sincèrement il y avait longtemps que je n'avais pas vu des pions aussi mal foutus, les silhouettes tronquées, mal adaptées, illisibles... bref: dégueux!

 
 Bon là je suis un peu en mode provoc' mais voici donc un petit gros plan sur le dos du livret de règles de The Macedonians. On peut admirer les magnifiques pixels de 3mm de côté. Non vraiment, ils savent y faire chez Excalibre: ils vont sur le net et ils apprennent la fonction copier/coller!
 
 Bon pour finir sur une meilleure note, les cartes. Elles ne sont ni belles ni moches mais fonctionnelles, allé zou, un bon point!

 Bon ça ne vaudra pas le grand prix du graphisme 2011!


Sorti du matos franchement passable, grosse surprise, la lecture des règles est très limpide et agréable. J’ai terminé les 40 pages sans difficulté et j’ai l’impression que jouer ne sera pas un problème, en tout cas en termes de règles, pour la jouabilité on verra. Le système stratégique m’a fait penser à celui de la série Ancient World, toujours de Berg, mais chez GMT. Là on a en plus droit à un module tactique, les plus grosses batailles pouvant être déployées sur une aire de jeu spécifique. A la lecture c’est de loin ce qui me laisse le plus dubitatif, question intérêt et fonctionnement. Je pense donc dans un premier temps ne jouer que la version stratégique, d’autant que les règles permettent soit une résolution classique sur une table stratégique soit de passer au niveau tactique pour réellement jouer la bataille. En plus Excalibre m'y aide grâce à la qualité de son matériel (cf commentaire de la photo du matériel de The Romans).

Voilà donc un jeu qui, contre toute attente, devient ma grosse envie de ce début d’année. Hormis le niveau de production limite exécrable du jeu, je pense qu’il y a là matière à de belles parties. J’y reviendrai ici si j’arrive à me motiver à faire plus de compte-rendus !

Arnaud